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Impact des infrasons et des microparticules sur la santé humaine : un enjeu méconnu

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Lorsqu’un avion décolle, il génère des ondes sonores puissantes, y compris des infrasons, qui se propagent sur plusieurs kilomètres. Ces ondes, bien que souvent inaudibles, sont ressenties par le corps humain, de façon consciente ou inconsciente. Ce phénomène est comparable aux vagues créées par un bateau à proximité du rivage. L’exposition chronique à ces infrasons, surtout chez les populations vivant à moins de cinq kilomètres d’un aéroport, soulève des questions de santé publique encore peu explorées.

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Les infrasons et leur nature
Les infrasons sont des ondes sonores de fréquence inférieure à vingt hertz. Bien qu’inaudibles pour la majorité des humains, ils peuvent être perçus par le corps sous forme de vibrations internes. De nombreuses sources industrielles et naturelles — comme les éoliennes, les volcans ou les décollages d’avions — en produisent. Ces ondes sont particulièrement pénétrantes et peuvent voyager sur de longues distances sans perdre leur intensité.

Effets biologiques connus
Des recherches ont montré que l’exposition prolongée aux infrasons peut entraîner des troubles du sommeil, du stress chronique, des troubles de l’équilibre, de la fatigue, voire des effets cardiovasculaires. Ces symptômes sont encore plus prononcés chez les individus présentant une sensibilité accrue du système nerveux autonome.


Populations vulnérables
Chez des patients souffrant de maladies chroniques inflammatoires, comme le syndrome d’Ehlers-Danlos, les effets pourraient être aggravés. Ces patients présentent souvent des troubles du sommeil, de la douleur chronique, et une réactivité sensorielle accrue. Une exposition régulière aux infrasons pourrait ainsi accentuer la fatigue, les troubles cognitifs et les perturbations du système nerveux autonome. Or, les études croisées sur les infrasons et les pathologies comme le SED sont quasi inexistantes.

Pollution sonore et particulaire aéroportuaire
Les populations proches des aéroports subissent une double exposition : d’une part aux infrasons des moteurs d’avion, d’autre part aux microparticules issues de la combustion du kérosène. Des études, comme celle d’Airparif autour de Roissy, ont montré que les niveaux de particules ultrafines y sont comparables à ceux des zones très denses en trafic routier. Or, ces particules, une fois inhalées, pénètrent dans les alvéoles pulmonaires et peuvent atteindre la circulation sanguine, contribuant à des maladies respiratoires et cardiovasculaires.

Manque de recherche croisée
Malgré l’intérêt grandissant pour la pollution sonore et atmosphérique, les recherches croisées sur les effets combinés des infrasons et des microparticules sur les populations vulnérables restent rares. Les données disponibles suggèrent une aggravation possible des effets biologiques lorsqu’ils sont combinés, mais des études ciblées sont encore nécessaires.

Il devient urgent de considérer les infrasons et les particules fines comme un couple de polluants synergiques, en particulier pour les populations présentant des fragilités biologiques. Une telle prise de conscience pourrait orienter de nouvelles politiques de santé publique et justifier des recherches approfondies sur les effets biologiques combinés de ces formes de pollution invisibles mais bien réelles.

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